Mes Herbiers

« Je découvrais le plaisir de laisser ma main aller là où elle me menait. J’appelais les dessins qui en résultaient mes « Herbiers », en souvenir des fleurs que je ramenais des promenades familiales et que je faisais sécher entre deux feuilles de papier. Parfois certaines d’entre elles adhéraient au support et je ne parvenais pas à les en décoller. Mes dessins étaient eux aussi prisonniers des feuillets où ils étaient tracés, mais au lieu de le regretter comme pour mes collections d’herbes séchées, cela me rassurait plutôt. Je les voyais comme des sortes de cristallisation de mes mondes intérieurs. »

Serge Tisseron, Mort de honte, 2019.