Longtemps, j’ai pensé que la mort brutale de mon grand-père bien-aimé, lorsque j’avais deux ans, était la cause principale de mes difficultés à vivre. Aujourd’hui, je sais qu’il s’agit d’autre chose, et c’est un cinéaste qui m’a rendu la mémoire : Alfred Hitchcock.
J’ai en effet vécu dans mon enfance la même situation que celle des héros de ses films, cherchant sans y parvenir à m’accrocher à un regard – celui de ma mère – pour y trouver mon salut.
Mais cette expérience n’est-elle pas celle de tout spectateur d’images ? Nous plongeons en elles comme jadis dans le regard de nos mères, attendant à la fois qu’elles nous bercent, nous éveillent, nous consolent, ou nous guident sur le chemin de notre propre histoire ».