Deux jours une nuit – « Si cela nous arrivait, me sauverais-tu la vie ? ou me la prendrais-tu ? »

par | 2014 | 2014, Chronique de Cinéma

Deux jours une nuit[1]

« Si cela nous arrivait, me sauverais-tu la vie ? ou

me la prendrais-tu ? »

ou

Comment rester humain dans une situation inhumaine

 

En date du 11 avril 2000, Luc Dardenne écrivait dans Au dos de nos images, à propos de son film Le Fils : « Avec La Promesse et Rosetta déjà, avec ce nouveau scénario encore, nous sommes dans le cercle, l’arène de la question : que signifie être humain aujourd’hui ? Regarder comment être humain, non pas en général, mais dans les situations concrètes et extrêmes que la société construit aujourd’hui. ». Dans leur dernier film, Jean-Pierre et Luc Dardenne ont choisi de mettre cette question en scène à travers un événement si banal qu’il pourrait arriver à beaucoup d’entre nous. Une employée nommée Sandra (interprétée par Marion Cotillard) s’apprête à reprendre son travail après un arrêt pour dépression. Son employeur s’est aperçu durant son absence que les tâches confiées à son équipe pouvaient être faites dans d’aussi bonnes conditions avec une employée en moins, moyennant quelques heures supplémentaires. Fort de cette expérience, il a donc décidé de mettre aux voix des seize collègues de Sandra la décision suivante : soit sa réintégration, auquel cas ils renoncent à leur prime de fin d’année, soit son licenciement, auquel cas leur prime leur est acquise. Après tout, ce n’est pas la première fois dans l’histoire que de l’argent est proposé en échange de se désolidariser d’un collègue de travail, ou d’un voisin… La question est alors de savoir comment chacun va réagir, à commencer par Sandra elle-même. Et en effet, ce dispositif narratif, dont le spectateur craint d’abord qu’il soit laborieux, va permettre la mise en scène d’un éventail de réactions possibles face à la question de la solidarité et de l’exclusion.

 

  1. Un choix qu’on préférerait ne pas avoir à faire, et qu’il faut faire pourtant

Le film débute lorsque Sandra apprend, le samedi qui précède sa réintégration, que ses collègues ont majoritairement voté pour leur prime. L’une de ses amis insiste pour qu’elle vienne sur son lieu de travail avant midi car son patron veut la rencontrer pour décider de l’organisation d’un nouveau vote, sous prétexte que le contremaître aurait fait peur aux ouvriers en faisant planer la menace d’autres licenciements. C’est un mensonge. Le patron n’attendait personne, et certainement pas Sandra. Les deux femmes  le rattrapent de justesse sur le parking de l’entreprise et obtiennent de lui qu’un second vote ait lieu le lundi matin. Mais pourquoi la collègue de Sandra lui a-t-elle menti ? « Parce que s’il te voyait, il ne pouvait pas te refuser un nouveau vote », lui dit-elle. Le mari de Sandra lui dira plus tard exactement la même chose : « Tu dois rencontrer chacun des collègues qui ont voté contre toi afin de les convaincre de voter pour ta réintégration ». Tout le film des frères Dardenne s’organise autour de cette conviction : rencontrer l’autre est ce qui permet de s’imaginer à sa place. Les réalisateurs se font ici l’écho du philosophe Lévinas  pour lequel le visage de l’autre est à la fois le garant et la condition d’une humanité partagée. : « Ce rapport de face à face où autrui compte comme un interlocuteur avant même d’être connu. On regarde un regard. Regarder un regard, c’est regarder ce qui ne s’abandonne pas, ne se livre pas, mais vous vise : c’est regarder le visage. » Sandra s’y essayera pendant deux jours et une nuit, elle y connaîtra des souffrances, des déceptions, mais aussi d’heureuses surprises.

Car ses brèves rencontres avec ses collègues ne vont pas seulement confronter le spectateur à un panorama rapide du monde du travail et de la société belge. Elles vont questionner la place du lien social dans la construction de l’estime de soi, au sein d’une société ouvrière où les traditions communautaires ont disparu et où les choix de chacun sont de plus en plus déterminés par son espace privé.

 

  1. Les trois piliers de l’identité

Au début, Sandra pleure face à son miroir. Elle vient d’apprendre que ses collègues ont voté pour leur prime, et donc pour son exclusion. Elle dit à haute voix : « Tu ne dois pas pleurer, il ne faut pas que tu pleures. » C’est l’une de ses premières répliques. Elle a le sentiment d’être sans valeur parce qu’elle vit le vote de ses collègues comme une forme de rejet. Elle a envie de dormir, de s’isoler dans le sommeil, mais aussi de mourir. Son mari la soutient, et il la persuade d’aller voir chacun de ses collègues chez lui afin de le convaincre de voter pour elle. A chaque fois qu’elle se heurte à un refus, elle se déprime. Le soutien de son mari est très important, mais pas suffisant. Après un échec, elle commence même une tentative de suicide. Mais à chaque fois qu’elle trouve un écho à sa demande, elle reprend courage et goût dans la vie. L’estime de soi de chacun est en effet construite sur trois piliers en interrelation permanente : son histoire personnelle – ici nous ne savons rien de celle de Sandra -, la certitude de bénéficier de l’affection de ses proches – ici le mari de Sandra qui la soutient -, et l’assurance de faire partie d’un groupe que l’on soutient et qui nous soutient, et c’est l’objet de ce film.

Sandra va donc voir l’un après l’autre les collègues qui ont voté contre elle. Sa démarche est d’autant plus difficile qu’elle n’a pas d’argument pour les convaincre. Elle n’essaye d’ailleurs pas, et s’excuse même souvent  de déranger. Sandra ne cherche pas en effet à apitoyer. Elle ne parle ni du crédit de sa maison, ni de ses enfants. Elle se contente de dire à ses collègues son souhait qu’ils votent pour elle. Sa seule argumentation consiste à exposer la situation, c’est-à-dire finalement à s’exposer. Et le fait que Sandra ne parle jamais de souffrance, ni de malheur, est ce qui permet justement au film des frères Dardenne d’instruire la situation qu’ils décrivent du côté de l’injustice et de l’inégalité, et pas du côté de la compassion. En confrontant Sandra à sept réactions émotionnelles différentes face à sa demande, Deux jour, une nuit invite le spectateur à mettre ses propres émotions à distance afin de penser le problème dans des termes rationnels. Sandra ne demande pas à ses interlocuteurs qu’ils la plaignent, mais qu’ils assument leur choix en pleine lumière. Et les frères Dardenne mettent leurs spectateurs en situation de devoir faire de même.

 

  1. Sept réponses pour un choix impossible

Tous les collègues de Sandra semblent vivre correctement. Ils ont des maisons neuves, des appartements bien meublés, mais ils sont tous dans une grande précarité économique liée à leur endettement. Tous sont aussi réunis par le même souhait. Ils aimeraient bien à la fois garder leur prime et Sandra. Mais ils sont obligés de choisir. Et leurs diverses attitudes constituent une sorte de résumé synthétique des réactions possibles face à un choix qu’ils auraient voulu ne jamais avoir à faire, mais qu’ils vont devoir faire quand même.

  1. Tourner la tête de l’autre côté

Sandra sonne à la porte d’une amie avec laquelle elle travaille chaque jour depuis de nombreuses années. La petite fille de cette amie lui répond à l’interphone que « sa maman n’est pas là ». Mais Sandra reconnaît bientôt la voix de son amie derrière celle de sa fille. « Pourquoi ne me réponds-tu pas toi-même ? », lui dit-elle alors. La question reste sans réponse et produit l’interruption de la communication. Il arrive ainsi que la honte à prendre une décision que l’on réprouve en conscience amène à regarder ailleurs. Dire les raisons pour lesquelles on préfère sacrifier un camarade à sa prime sont en effet très douloureuses à exprimer. Le refus de communiquer est une première façon de gérer ce choix qu’on aimerait ne pas avoir à faire.

  1. « Comprends-moi »

Une autre collègue de Sandra la prend à témoin de ses propres difficultés financières. « Tu devrais me comprendre : nous venons d’emménager avec mon compagnon, nous avons tout à acheter, un lit, une cuisinière, une table… nous avons besoin de cette prime de mille euros ». Que répondre à cela ? Rien bien entendu. Et Sandra ne répond rien en effet. Dans de telles situations de tension psychique extrême, certains sont capables de faire en sorte de ne pas éprouver le problème. C’est ce qu’on appelle en psychologie le déni. C’est la capacité de faire comme si le problème n’existait pas. La culpabilité peut bien entendu apparaître plus tard, mais au moment du choix, il semble évident. Le fait que le chômage de Sandra puisse l’obliger à vendre la maison où elle vit avec son mari et ses enfants ne pèse rien par rapport au fait de différer l’achat d’un lit ou d’une table. Est-ce que cela s’appelle l’égoïsme ? Que celui qui n’a jamais fait de même jette la première pierre.

  1. Le repentir

L’un des collègues de Sandra fond en larmes lorsqu’il découvre qu’elle vient le voir pour le faire changer d’avis. Il s’en veut en effet terriblement d’avoir voté contre elle. Il est heureux qu’elle vienne lui annoncer qu’un nouveau vote est organisé. Mais pourquoi a-t-il donc voté pour un choix qu’il semble maintenant réprouver ? Parce qu’il s’est senti solidaire du groupe dont la majorité votait contre Sandra. Il n’a pas osé afficher sa différence. Il a craint d’être à son tour marginalisé. Se solidariser avec celui que le groupe rejette fait en effet planer le risque d’en être soi-même exclu à son tour. Les frères Dardenne pointent ici un danger que fait courir toute solidarité quand elle est tournée vers les exclus. Il est bien plus facile d’être solidaire avec la majorité, au risque de taire ses convictions. Mais Sandra offre à ce collègue une deuxième chance et il va en profiter.

  1. L’ambivalence assumée

Un de ses collègues dit à Sandra : « Je me suis trop endetté, j’ai trop besoin de cet argent, je voterai donc pour recevoir ma prime, mais je te souhaite de convaincre suffisamment d’autres collègues pour que tu restes avec nous ». Ce collègue reconnaît Sandra comme un acteur humain souffrant de la situation au même titre que lui. Il dit son ambivalence même s’il reconnaît en même temps aux circonstances l’obligation de se sauver d’abord. La compréhension qu’il manifeste à Sandra rend sa décision moins douloureuse pour elle.

  1. La violence sourde

L’attitude sobre de Sandra qui se contente d’exposer les faits à ses collègues suscite chez un couple la crainte qu’elle leur fasse honte. La femme d’un des collègues de Sandra lui dit : « Nous n’avons pas honte de vouloir que nos enfants vivent dans de bonnes conditions ». Pour se protéger de l’angoisse de ressentir la honte, elle tente même de l’imposer à Sandra : « Tu devrais avoir honte de nous demander d’abandonner cette prime dont nous avons tellement besoin pour nos enfants ».

  1. La violence explicite

L’un des collègues de travail de Sandra réagit avec une extrême violence à sa demande : « Tu veux nous prendre notre prime, alors que nous l’avons méritée. Tu veux nous prendre notre argent » et il tente de la frapper. Son père, qui lui aussi est un collègue de Sandra, s’interpose entre son fils et elle, et le fils frappe alors le père, puis il s’enfuit, conscient sans doute de l’énormité de ce qu’il vient de faire. Bien sûr, le spectateur voit dans cette attitude une réaction disproportionnée par rapport à la situation et il a objectivement raison. Mais le jeune homme qui a voulu frapper Sandra a agi ainsi parce qu’il s’est senti lui-même menacé. Il a craint que Sandra lui manifeste du mépris, et sa violence a été la manifestation de son inquiétude d’être lui-même humilié. Son seul but a été de se protéger. Et d’ailleurs il s’enfuit aussitôt, comme pour chercher à oublier tout cela au plus vite. Ce serait une erreur de penser une telle situation en termes d’agressivité. La personne agressive utilise en effet l’autre pour faire reconnaître sa puissance, mais celui qui réagit comme ce jeune homme voudrait plutôt faire disparaître la personne qui lui pose un problème insoluble. Car la demande de Sandra appelle deux réponses possibles également difficiles à assumer. Voter pour sa prime, c’est envoyer une collègue au chômage dans une situation très problématique ; mais voter pour Sandra, c’est encourir le reproche de mettre ses proches en difficulté au profit d’une étrangère à la famille.

  1. La disqualification

Une dernière manière d’essayer de gérer le choix impossible est de disqualifier le partenaire. Aucun collègue de Sandra ne lui dit directement qu’elle ne pourra plus reprendre son poste après sa dépression, et qu’elle risque même de ralentir son équipe si elle le fait. Personne ne le lui dit, mais plusieurs de ses collègues le lui font comprendre. Et pour cela, ils lui affirment que « quelqu’un l’a dit : le contremaître ». Pourtant, la scène finale dans laquelle Sandra accuse celui-ci d’avoir fait courir ce bruit à son sujet, est plus qu’ambigüe. Le contremaître semble authentique dans son affirmation qu’il n’a rien dit de semblable. Et tout ce qu’on a vu jusque là laisse en effet imaginer que certains collègues de Sandra ont pu attribuer au contremaître des propos qu’ils n’ont pas osés lui tenir en leur nom propre en la regardant en face.

 

  1. « Tenir debout, rien que ça »

Alors, quelle réponse les frères Dardenne apportent-ils à la question de savoir comment rester humain dans une situation inhumaine? Leur réponse tient en quelques mots: en se battant, non pas contre les autres, mais avec eux. Et pour cela, Sandra les prend à témoin des faits, tout simplement, et inlassablement. La façon dont elle affirme à la fin qu’elle est prête à chercher un nouveau travail parce qu’elle s’est battue jusqu’au bout veut nous montrer que ce courage paye… même si le spectateur peut trouver cela un peu magique.

Cette leçon des frères Dardenne renoue avec celle d’un de leurs précédents films, Rosetta. Au moment de sa sortie, Luc Dardenne écrivait : « C’est un film sur quelqu’un qui essaie de tenir debout. Rien que ça. ». Tenir debout, c’est bien sûr garder l’estime de soi. Au bout de sa démarche, Sandra a affronté le risque d’être culpabilisé, agressée et marginalisée. Mais elle a tenu bon et elle est arrivée à rencontrer tous ses collègues. Le scénario des frères Dardenne, qui n’aurait pu être qu’une simple mécanique destinée à alimenter le suspens, est devenu un champ d’exploration de l’être humain pris dans les contradictions du champ social. Et cette leçon se double ici d’une autre. En allant voir chacun de ses collègues à son domicile, Sandra a pris acte du fait que la communauté ouvrière n’existe plus et que chacun est replié sur son espace privé. Mais du coup, c’est dans ces espaces privés que la question des choix collectifs doit être posée, à défaut de pouvoir l’être dans les espaces publics traditionnels, notamment syndicaux, qui ont disparu.

 

  1. « Des stratégies sans sujet »

Deux jours, une nuit rejoint le constat que dressait le philosophe Michel Foucault lorsqu’il évoquait les pratiques disparates qui sous-tendent et renforcent des techniques de pouvoirs sans que leurs acteurs en soient forcément conscients. C’est ce qu’il appelait des « stratégies sans sujet », parce que personne n’apparaît jamais pour en être l’instigateur, et qu’elles semblent toujours imposées par la seule nécessité. Mais en réalité, elles impriment à la société une direction globale. Le choix imposé par le patron de Sandra à ses collègues est une parfaite illustration de ces stratégies de pouvoirs. Il contribue à fragmenter un peu plus les formes de solidarité traditionnelles qui ont longtemps constitué le pilier principal de la construction identitaire des ouvriers: la certitude d’appartenir à un groupe sur lequel on peut compter, et qui est certain de pouvoir compter sur nous.

Et en effet, , le spectateur découvre au fur et à mesure des visites de Sandra que les conjoints et conjointes de ses collègues les poussent à un vote en faveur de leur prime. Le repli sur la sphère domestique, dont nous entendons si souvent dire aujourd’hui qu’il assure un réconfort, fait courir le risque de perdre le support que représente le fait de se sentir intégré dans une communauté professionnelle: Ceux qui décident de voter pour leur prime plutôt que pour Sandra aggravent leur isolement psychologique, et finalement leur sentiment de précarité, bien qu’ils aient l’impression que cet argent leur donne une liberté plus grande. Ils menacent à terme leur capacité de pouvoir s’appuyer sur leur communauté parce que leur attitude a pour conséquence que cette communauté, justement, n’existe plus. Inversement, ceux qui votent pour Sandra augmentent leur sentiment de faire partie d’une communauté, comme le montre le fait qu’ils se retrouvent entre eux après le vote.

Face à ces stratégies de pouvoir, les frères Dardenne tracent une voie possible. Mais ce n’est pas en opposant une attitude altruiste qui rendrait heureux à une attitude égoïste qui n’apporterait aucun bénéfice psychique. C’est en opposant une attitude individualiste qui ruine la communauté dont on peut avoir besoin soi-même un jour à une attitude qui accepte de perdre pour que cette communauté reste vivante. Le sens de l’altruisme qu’appellent les frères Dardenne n’est pas basé sur la recherche d’un bénéfice personnel, matériel ou psychologique, mais sur l’urgence d’une construction communautaire. Ils appellent à la construction d’un collectif capable de s’opposer aux stratégies sans sujet dont parle Michel Foucault, et qui sont des stratégies du morcellement social visant à convaincre chacun qu’il tient, seul ou avec sa famille, la clé de son bonheur.

Et en effet, au fur et à mesure des visites de Sandra, de nouveaux liens se créent, qui ne sont plus basés sur la famille, mais sur la reconnaissance réciproque. Le père frappé par son fils, et qui hésitait sur le choix à faire, décide de soutenir Sandra. Et une de ses amies, en découvrant la réaction égoïste de son mari, comprend qu’elle doit quitter celui-ci. Elle dit à Sandra : « C’est la première décision que je prends dans ma vie ». Et si c’était finalement la leçon des frères Dardenne ? La fin des traditions communautaires traditionnelles, villageoises d’abord, syndicales ensuite, et enfin familiales, rend chacun libre de s’engager dans l’édification d’un collectif différent. L’espace familial pourrait alors apparaître moins comme un substitut à la disparition d’un collectif plus large que comme un obstacle à la reconstruction de celui-ci. Et l’affranchissement de cet espace, dans ce que les sociologues appellent aujourd’hui « une société des individus » pourrait bien être la condition à la reconstitution d’un collectif bâti sur des bases différentes : là où la famille encouragerait le retrait des individus sur des espaces fermés, la revendication des individus à mener chacun leur propre vie pourrait au contraire constituer le préalable à la création de nouvelles formes de collectif. La fin des communautés soudées par la profession n’aurait donc fait place à la société des « individus » que pour un court laps de temps. L’être humain est fondamentalement une créature sociale et l’isolement sur la sphère familiale, célébré comme un événement majeur il y a vingt ans, a montré ses limites. Reste alors à construire de nouveaux collectifs. Ce n’est pas « l’avenir » qui le dira. C’est nous tous.

 

Bibliographie

FOUCAULT M. (1975), Surveiller et punir. Naissance de la prison, Paris, Gallimard.

LEVINAS E. (1984), Difficile liberté, Paris, Livre de poche.

DARDENNE L. (2005), Au dos de nos images, Paris, Seuil, 2008.

TISSERON S. (1992), La Honte, psychanalyse d’un lien social, Paris, Dunod.

 

 

 

[1] Film de Jean-Pierre et Luc Dardenne, sortie en France, juin 2014.